Cycle d’expositions collectives et installations in situ, 2011-2015 et 2019
Commissariat d’exposition Thierry Fournier
Jean-Baptiste Droulers : ingénierie, collaboration artistique et régie pour les expositions au Centre Pompidou (création du projet), Fort Lagarde à Prats de Mollo et Marseille, suivi du projet et collaboration à la régie pour les éditions de Collioure et Montpellier

Le projet Fenêtre augmentée propose une fenêtre sur un paysage comme dispositif d’exposition collective. Une caméra filme en direct un point de vue sur un paysage choisi. Les artistes invités proposent des pièces prenant cette vue pour point de départ : vidéos, œuvres interactives, dessins… Les œuvres sont ensuite positionnées sur la vidéo du paysage, diffusée en direct sur un écran tactile. Le paysage constitue donc à la fois le point de départ et l’espace d’exposition des œuvres. La démarche du projet réside simultanément dans son protocole de travail avec un site, des artistes et un dispositif spécifique, ainsi que dans l’installation qui constitue l’exposition.

Fenêtre augmentée est une série, chaque paysage ayant donné lieu à de nouvelles invitations et créations. Six expositions ont eu lieu : Centre Pompidou (Paris) en 2011 ; Fort Lagarde / Prats de Mollo en 2012 ; Friche La Belle de Mai (Marseille) en 2013, Château royal de Collioure en 2014 et La Panacée (Montpellier) en mars 2015. Enfin, les œuvres de Fenêtre augmentée Collioure ont été remises en jeu à Tokyo en 2019, avec l’exposition The Watchers – mais avec un dispositif par œuvre, au lieu d’un seul pour toutes.

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Artistes et auteurs

L’objectif du projet a d’emblée été d’inviter simultanément des auteurs (philosophes, critiques, chercheurs) et des artistes. Depuis 2011, 22 artistes et auteurs ont créé des œuvres dans le cadre de ce projet : Christelle Bakhache et Clément Feger (chercheurs en sciences sociales), David Beytelmann (historien et philosophe), Christine Breton (conservatrice du patrimoine), Pierre Carniaux (réalisateur), Jean Cristofol (philosophe), Céline Flécheux (philosophe et historienne de l’art), Benjamin Laurent Aman, Ivan Argote, Marie-Julie Bourgeois, Grégory Chatonsky, Juliette Fontaine, Thierry Fournier, Simon Hitziger, Marie Husson, Tomek Jarolim, Luce Moreau, Marine Pagès, François Parra, Jean-François Robardet, Marcos Serrano et Antoine Schmitt (artistes). Ces derniers présentent des pratiques extrêmement diverses (œuvres numériques, dessin, photographie, vidéo…) mais tous présentent au cœur de leur travail une adresse aux enjeux qui se tissent entre individu, espace et communauté. La co-présence de leurs démarches s’exerce dès les résidences : quelques jours partagés sur place qui ouvrent à une rencontre du lieu, des autres invités, de l’équipe du projet (aussi bien artistique que technique) et des interlocuteurs locaux du projet.

Il ne s’agit donc pas en premier lieu d’aborder le paysage – et avec lui la suprématie du regard que ce terme évoque – mais d’éprouver physiquement un territoire et ses situations.

Chacun propose ensuite non seulement une lecture et une interprétation de ce lieu à travers l’image de la fenêtre –  mais aussi son propre positionnement et le degré de distance qu’il choisira d’instaurer entre le spectateur, l’écran, le paysage et le territoire lui-même. La diversité des pratiques des artistes et auteurs accompagne concrètement ces choix : certaines œuvres travaillent strictement à la surface, d’autres dans une relation active avec le geste ou la position du spectateur, d’autres interrogent le support lui-même (écran – caméra) ou son positionnement vis-à-vis de l’espace, d’autres encore approchent le lieu à travers une démarche plus documentaire.